dimanche 13 juillet 2008

Piedra Colgada I

C'est encore ce petit "Lorelei" qui me reveille en douceur, mais ce matin-la, je fais semblant de dormir, juste pour qu'elle repete mon nom, parce que je sais que c'est la derniere fois que Maite vient me reveiller. Elle se glisse au chaud dans mon lit et j'ouvre les yeux. "Porque te vas hoy dia?"... difficile de repondre sans ressentir un peu de tristesse.
Il y a deux semaines, c'est son "je te t'aime beaucoup" qui m'a conquis. Alors je suis reste... Acceptant l'hospitalite qu'on m'offrait, je me suis glisse dans vie de la famille franco-suisse-chilienne des Cuadra.

Amelie, franco-suisse, a debarque au Chili sac au dos et y vit maintenant bague au doigt avec Jose Miguel et leurs deux "mistinguettes", Elisa et Maite, qui ont respectivement 11 et 5 ans. (Elisa avec Jorick et Maite avec Yonnah, j'ai deja tout arrange^^). Ils habitent une superbe maison a Piedra Colgada, petit village a l'Ouest de Copiapo.
Ils ont un hectare de terrain ou poussent des oliviers (qui leur fournit une excellente huile d'olive) et, plus jeunes, quelques rangs de vigne. Un petit laboratoire au milieu du desert, a cote de leur maison, ou ils ont plein de cepages sur peu de terrain. Les vignes sont jeunes et ils ont fait leur premiere petite recolte cette annee. Leur "cave" est trop chou et je n'avais jamais vu un aussi petit pressoir!

J'ai donc pose mon sac a dos pour vivre un peu au rythme de la famille. Tout est un mix des deux cultures dans la maison, et le ffrancais s'y parle aussi bien que l'espagnol par tous les memebres de la famille. Jose Miguel travaille a Calama entre 3 et 5 jours par semaine, je me retrouve donc souvent seule avec Amelie, les filles et Yolanda, la nana, toujours souriante. Quand les filles sont a l'ecole, on part en viree avec Amelie (article suivant), sinon, on passe a Copiapo, on se la coule douce a la maison, et je passe beaucoup de temps avec les filles.

Je ne sais pas si c'est ecrit sur ma tete que j'aime les enfants mais je me suis vite fait adopter, et l'adoption fut reciproque! Grande enfant, comme tout le monde le sait, j'etais plutot aux anges, entre les jeux de cartes (z'avaient meme un jungle speed), le coloriage, les dessins animes, le decoupage, le collage, les barbies (si, si, je crois que j'ai passe une heure a habiller des barbies, et le pire c'est que j'en ai meme pas eu marre), les poule sur un mur picoti et picota, la marchande, les histoires du soir, la peinture, la cuisine et j'en passe. Bref, que du bonheur!
J'ai aussi pu decouvrir ce que c'est que d'ouvrir un placard pour habiller Maite et de se retrouver en face de plein de petites robes de toutes les couleurs qu'il faut assortir avec les collants, les t shirts, les chaussures, la veste et tout ca. Et puis les cheveux longs a coiffer, avec toutes ces barrettes, chouchous, serre tete et compagnie... Ouuuh c'est trop bien les filles!!
Mais j'ai finalement laisse ma famille chilienne, partagee entre la simplicite de ce quotidien et mes pieds qui reellement me demangaient... J'avais vraiment, vraiment des envies de bouger loin et vite. Je suis partie non sans un pincement au coeur en serrant Maite et Elisa dans les bras, mais je repasserais par Piedra Colgada en rentrant sur Santiago, et meme si c'est dans longtemps, ca fait du bien de le savoir.











mardi 8 juillet 2008

Valle del Elqui



Une petite carte sympathique de la Vallee de l’Elqui.

Je passe le 21 Juin a Vicuña. Le 21 Juin… date qui rhyme avec trois choses pour moi : l’anniversaire d’Elo, l’ete et la Fete de la Musique. Mais il n’y a que l’anniversaire d’Elo qui traversera l’Atlantique en ce 21 Juin 2008. Aujourd’hui, c’est l’hiver, mais moi je ressors mes tongs parce que j’ai decide de passer une journee en commemoration a l’ete qui n’est pas. Salade estivale, tongs, debardeur, glace a la framboise, sieste au soleil et bouquet de fleurs pour feter ca!

Et puis une soiree inattendue la tete dans les etoiles, du haut de la montagne ou trone fierement l’Observatorio Mamalluca. Cette region du Chili (de cette vallee jusqu'au Nord du desert d’Atacama) regorge d'observatoires car c'est l'endroit le plus top du monde pour observer les etoiles et tout ce qui flotte la-haut. C'est donc ici que s'installent les europeens et les americains pour etudier tout ca, au grand plaisir des astronomes chiliens.
J'apprends plein de choses sur les etoiles, les planetes, et tous ces autres trucs au nom bizarres. On regarde le ciel dans des telescopes de puissances differentes, je vois Saturne, Jupiter et ses anneaux, et la lune toute brillante de lumiere, eblouissant les yeux. On distingue tellement ses crateres et tous les details de sa surface qu'il est difficile de s'eloigner de la lunette pour laisser la place au prochain! Elle est... fascinante au sens premier du terme.
Chouette hasard qui m'a donc fait rencontrer Mathias a Vicuña puisque c'est lui qui m'a invite a l'accompagner a l'observatoire.
(PS : la photo de la lune, c'est notre guide qui l'a prise dans la lunette, mais on la voyait mille fois mieux, c'est juste pour me la racler.)






Bien qu'un peu misanthrope et (mais je le decouvrirais un peu plus tard) tres lunatique, je decide de faire route avec Mathias puisqu'on a tous les deux envie d'aller marcher et camper vers le village de Pisco Elqui. Ca tombe bien, j'avais des petites envies de compagnon de voyage depuis deux ou trois jours.

Le minuscule village de Pisco Elqui merite vraiment l'adjectif "pittoresque" et c'est sans honte du ridicule du mot que je lui attribue. Il se trouve dans une vallee plus etroite et de ce fait plus charmante que celle de Vicuña, le long du meme Rio Elqui qui remonte vers le Sud (si, il y a une logique). Sac au dos, tente au sac et bouffe dans sac (Mathias est un ogre), on continue a pied apres Pisco Elqui, le coeur leger, laissant le goudron derriere nous. Je ne sais pas si Mathias a le coeur leger mais moi plus que jamais, et mon amour recent pour cette petite vallee n'ira qu'en croissant durant nos trois jours de marche.

On s'arrete pret d'Horcon, de ses cabanes et maisons eparpillees pour dormir et, une fois Mathias couche, ma soiree commence. Je remets quelques buches de plus dans le feu pour ecrire un peu au chaud, mais ma plume parlera peu ce soir, parce que j'ai jete un regard en l'air avant de faire couler son encre. Les nuages qui ont envoye Mathias se coucher tot s'en vont peu a peu, et bientot, le ciel entier est a moi. Rien qu'a moi. Un nombre incalculable (que j'ai bien sur calcule) d'etoiles filantes traversent le ciel, je m'amuse a retrouver les constellations qu'on nous a montre la veille a l'observatoire, et je regarde ce ciel que je n'avais jamais vu comme ca avant. Et puis, la Reine du spectacle, la Lune fait son entree... elle se leve doucement de derrier la montagne qui se trouve derriere moi, eclairant peu a peu le cote de la vallee auquel je fais face. D'abord la pointe enneigee des montagnes, puis, la lumiere descends, doucement, tout doucement, revelant ensuite le lit de la riviere, puis le flan de la vallee ou je me trouve, pour finalement sortir timidement de derriere sa montagne et m'eclater aux yeux dans toute sa purete.
C'est saisissant, un lever de lune, et cette vallee m'envoie toutes sortes de je ne sais quoi que je recois emerveillee.
On marcheras jusqu'a Alcohuaz, point final de la vallee, duquel on rentreras en stop. Minuscule bled ou je frappe a toutes les portes pour trouver du pain mais ce en vain, "no hay nada aqui, mi niña".
Dans toute cette vallee la culture principale est la vigne, tres principalement pour faire du pisco. Le PISCO, c'est l'alcool national, dont les peruviens et les chiliens se disputent les racines. Ce vin distille, pour resumer en deux mots ma visite de 30 minutes de la piscoleria Capel, est en fait d'origine peruvienne a ce que j'ai compris, et les chiliens ont rebaptise Pisco Elqui ainsi pour faire genre "nous aussi on fait du pisco" (moi-meme je ris et mets en doute cette basique explication qui sort a 80% de moi-meme justement).
Mais, je decouvre pendant notre petite rando des vignes de raisin rouge, on fait donc bien du vin aussi dans cette vallee, mais je ne peux malheureusement pas me pencher plus sur la question, Mathias etant completement indifferent a mes "ooooh regarde comme elles sont vieilles ces vignes!!" et compagnie. Il me permet quand meme de visiter une petite cave bio ou j'achete d'ailleurs deux bouteilles. Une chose est sure, c'est que je reviendrais dans cette vallee avant de rentrer en France, pour partir a la recherche de ces gens qui y font du vin.
Enfin, apres ces quelques jours calmes et revigorants, on rentre a La Serena. Mathias continue sa route et moi je squatte quelques jours a Maria Casa, entre l'atelier de travail du cuir de Pancho et les rencontres internationales qu'on fait toujours dans ce genre d'endroits chaleureux. Tout cela en attente d'un taxi special qui passe par La Serena le 26 Juin... car c'est avec Louis et Dorothee que je fais route jusqu'a Copiapo!!
(PS : Normalement il y a des paragraphes et c'est joli mais la ce putain d'ordinateur ne veut pas les faire apparaitre alors je le deteste)