mardi 27 janvier 2009

El Salar de Uyuni






Un peu de culture. Un salar, c'est un desert de sel, qui est le vestige d'un ancien lac d'eau de mer. Le Salar d'Uyuni est le plus grand et le plus haut du monde, ses 12 000 km2 s'etendant a 3700 metres d'altitude. Quand le gigantesque lac s'est asseche, il y a fooort longtemps, il a laisse derriere lui deux lacs encore existants, dont celui au bord duquel nous avons joue aux bergers, et deux deserts de sel, celui d'Uyuni et celui de Coipasa, un tout petit peu plus au Nord.

Le bus traverse donc cette vaste etendue blanche et plate en diagonale, et nous pose au milieu de son itineraire, sur une epaisse couche de sel, devant la Isla Incahuasi. L'ile n'est habitee que parce qu'il y a du tourisme, en effet toutes les jeep, et il y en a, s'y arretent pour dejeuner et visiter l'ile, toute petite, pleine de cactus levant fierement le buste au ciel, telle une armee defendant sa terre. Sur l'ile, il y a un restaurant, une petite office pour payer le droit d'entree sur l'ile (et si!), un petit kiosque, et des toilettes. En arrivant, on part se promener, s'eloigner de l'ile, s'enfoncer dans ce vide au blanc eclatant. On dirait de la neige, mais il suffit d'y mettre la langue pour se rendre compte que c'est bien du sel! C'est tellement grand... bon, pas autant que la Belgique, comme le disait un guide touristique pour epater la galerie europeenne, mais quand meme! Nous sommes en ete, le Salar est sec, mais quand arrive la saison des pluies, le sel se couvre d'un miroir d'eau qui donne a l'endroit une autre dimension.

On retrouve nos deux comperes qui ont reperes une grotte parfaite pour passer la nuit! Ils sont droles, el Coco y el Mauri, deux bons vieux potes qui ont fait plusieurs bouts de chemin ensemble. Ils savaient qu'ils allaient passer la nuit au milieu du salar, ils savaient qu'il pouvait y faire jusqu'a moins 15 en cette saison, mais ils n'ont rien apporte pour se couvrir, meme pas un pull. Ils sont comme ca, ils vivent simplement, sans se soucier de rien. On monte la tente dans la grotte et part explorer un peu l'ile. le tour est vite fait, on cherche du bois, qui sera du bois de cactus, il n'y a que ca! C'est beau, le bois de cactus, les trous ou se trouvaient les epines lui donnent une allure d'eponge. Les maisons de l'ile sont toutes faites avec ce bois, il y a une grande porte magnifique. Un cactus, c'est creux, donc il faut beaucoup de buches si on veut que le feu tienne toute la nuit! Coco et Mauri ont refuse notre invitation dans la tente, et ont la ferme intention de ne pas mourir congeles! Le coucher de soleil sur le Salar est magnifique, le blanc change de couleur au gre du soleil et de ses envies. On mange des galettes salees, il n'y a rien d'autre au kiosque pour se nourrir un minimum! Heureusement, Coco et Mauri, qui n'avaient pas prevu de repas, ont quand meme et allez savoir pourquoi, des petits sachets de ketchup et de moutarde, ce qui change radicalement notre diner! Ils ont un humour decapant et savent rire de tout, la soiree est excellente! Il ne fait pas si froid, la grotte nous protege du vent et garde la chaleur du feu. La vue sur le Salar est magique, en plus, on a choisi sans le vouloir un soir de pleine lune...

Le lendemain, on se prepare a repartir, le bus devrait passer en debut d'apres midi. Sauf que... l'ile n'etant pas sur son itineraire, il passe au large, et il faut lui faire des signaux de lumiere avec un miroir pour qu'il s'arrete sur l'ile... ce qu'on ne savait pas. C'est donc reparti pour une journee de galettes salees! On ne pense meme pas a monter nos stands, pourtant on a tous tout avec nous, et les touristes sont nombreux. Non, on discute, on se promene, on grignotte, on rigole... on laisse la journee passer tout simplement, se disant que deux jours c'est mieux qu'un, dans un tel environnement. Et le soir, on remonte la tente, refait le feu, et repasse une soiree a se tordre de rire! Le troisieme jour, on en a marre des galettes mais un guide touristique nous offre des restes de poulet, qu'on devore! le premier bus arrive, emmenant nos compagnons a Uyuni. Nous, on veut aller a Llica, on ne sait pas vraiment pourquoi, mais on a envie de traverser en plein le Salar! On monte donc dans l'autre bus, et s'eloigne de l'ile, ou on s'est senti un peu naufrages, finalement, au milieu de cette mer de sel...














jeudi 22 janvier 2009

Uyuni

En quittant Machacamarca, on decide qu'il est certainement possible de faire du stop dans ce pays. On lève le pouce vers le Sud et un jeune s'arrete, nous conduit jusqu'au prochain village a une moyenne de 140km/h, nous donne nos sacs, on le remercie vivement... et il nous demande trois pesos chacun. Dommage. On persévère et sort du village, après une bonne heure d'attente un camion chargé de travailleurs s'arrete, nous avance de 12 km jusqu'a Huari, on salue les travailleurs avec qui ont a eu le temps de sympathiser, on remercie vivement le chauffeur... qui nous demande deux pesos. Un coup d'oeil suffit, on est d'accord, on prendra un bus jusqu'à Uyuni.


Nous voila donc a Huara, sur la place du petit village, a attendre le bus qui ne passe ici que tard dans la soiree. On pose nos fesses sur un banc qu'on ne quittera pas jusqu'a ce qu'arrive le bus. Huara n'est pas un village ou s'arretent les touristes et on devient vite le centre d'attention de la place.

Les gamins affluent, nous posent plein de questions, me touchent les cheveux "ils sont tout clairs et tout court, c'est bizarre!", me demandent de leur montrer mes yeux bleus, et d'ou est-ce qu'on vient, et ou est-ce qu'on va, a Uyuni, ah oui mon papa connait Uyuni, il dit qu'il fait tres froid la bas, et moi je n'ai jamais quitte Huari, et le Chili c'est loin, il parait qu'il y a la mer, et c'est joli la mer, c'est grand pour de vrai ou pas, et la France c'est quoi, c'est loin d'ici, ah il faut prendre un avion, alors toi tu as deja pris un avion, et ca fait peur ou pas, moi je n'aimerais pas prendre un avion j'aurais trop peur qu'il tombe par terre ou dans la mer du Chili, des fois on en voit passer des avions dans le ciel mon Papa dit qu'ils vont a la Paz, moi je connais pas La Paz, c'est loin, mon Papa il connait, mon Papa aussi, et en France on ne parle pas espagnol ah bon et on parle quoi alors, le francais, c'est quoi le francais, c'est joli, tu peux dire quelques chose en francais pour voir, han mais qu'es-ce qu'elle a dit, moi j'ai rien compris, dis monsieur elle a dit quoi votre femme, c'est votre femme, mais non ils sont trop jeunes, vous avez des enfants, moi j'ai trois freres, regardez il y en a un en velo la, il gagne toujours les courses de velo, c'est normal il est grand, moi quand je serais grand comme lui je le gagnerais, moi j'aimerais bien avoir un velo aussi, et madame pourquoi tu n'as pas d'enfants et il y a quoi dans vos sacs a dos, ils sont gros, ils sont lourds ou pas, je peux essayer, ah oui c'est trop lourd, moi aussi je veux essayer, monsieur tu peux le porter pour voir comme t'es fort,et toi madame le tien il est plus leger, et y'a quoi dedans et vous pouvez vous faire un bisou pour voir comment c'est?

Sortie d'ecole. Curieux, les gosses, tous autour de nous, tout serres, a crier tous en meme temps, et a nous ecouter les yeux grands ouverts de curiosite. Apres un petit moment, quelqu'uns s'en vont, rentrent chez eux, d'autres restent, attendant leurs maman qui vends tout ou n'importe quoi sur la place. Les garcons font des courses de velo, jouent a la guerre, au loup, toujours reviennent vers nous, pour nous chanter des chansons a pleins poumons, nous dire la derniere blague, nous demander de faire l'arbitre. Les filles restent vers nous, plus timides, il faut les cuisiner un peu pour qu'elles piaillent, elles sont adorables. Nous, on recoit cette explosion de vie et de chaleur le coeur grand ouvert, et on donne en retour. On leur explique des choses sur le monde, leur apprends quelques mots de francais qu'ils repetent a tue tete, Seba leur fait des tours de magie qui les laissent la bouche et les yeux beants, on chante avec eux, on rit, on joue meme au loup, on leur offre nos tresors, des coquillages...

Quand la nuit est bien tombee, les derniers rentrent chez eux, nous adressant un grand sourire en se retournant, la main dans celle de leur maman. Quelle apres-midi! J'adore les enfants, leur vitalite, leur rire, leur curiosite, leur innocence, leur bon sens aussi. Que dire de plus que merci pour tout ce que j'ai recu en gardant les fesses sur ce banc!


Finalement, le seul bus arrive, vers minuit. Mauvaise nouvelle, il n'y a plus de places assises, il nous faudra crecher dans le couloir. Nous descendons quelques 200 km au Sud, la route n'est pas goudronnee, la temperature descends tellement que les vitres gelent, on est assis dans le couloir, le dos ruine par les soubresauts du bus, jamais vu une route en si mauvais etat. On arrive a 5 heures du matin, sans soleil, sans adresse, geles, il fait moins dix et on a pas ferme l'oeil de la nuit! A 7heures, une mamita tombee du ciel ouvre son cafe, nous invite a l'interieur et nous offre le ptit dej!

C'est a Uyuni que commence notre vie d'artistes. On a achete du materiel au Chili pour voyager et travailler en meme temps. Les artesanos sont nombreux a parcourir ce continent, le sac rempli d'artisanat de toute sorte, des bijoux le plus souvent. C'est une nouvelle facon de voyager que je decouvre, une facon de voyager pleine de cotes positifs. En arrivant dans une nouvelle ville, on se promene dans le centre, cherchant les autres artesanos, qui sont toujours tous au meme endroit, facilement reperables avec leurs grands tissus par terre, leurs stands portables. Et puis on rajoute notre tissu, notre couleur, notre art, a cote des autres, on sympathise, on vends et on fabrique en meme temps, je devrait dire creer plutot que fabriquer. Il y a de tout, des vieux shootes toujours une bouteille dans le sac; des jeunes bavards, accueillants, curieux, jongleurs, un peu fous; des plus poses, plus calmes, qui te demandent d'ou tu viens et continuent a bosser la clope au bec; des anciens, qui connaissent le metier, le pays, les bons plans; des nouveaux, comme nous, qui commencons tout juste avec les quelques connaissances de Seba, un peu de materiel, et une seule envie : apprendre plein de nouveaux trucs et remplir ce tissu!

A Uyuni, on se pose avec Lili et Ale, un couple de jeunes argentins qui voyagent avec Jonas, leur petit de 4 ans. Jeunes hippies revant de changer le monde en douceur, ils terminent leur premier grand voyage avec leur fils. Dans quelques jours, ils retournent en Argentine, apres presque deux ans sur la route, Lili est toute emue! Le lendemain debarquent Coco et Mauri, argentins eux aussi, avec qui on s'embarque pour le Salar. Uyuni en soi, c'est un petit village qui n'a rien d'exceptionnel. L'enorme quantite de touristes est due au Salar qui se trouve juste a cote, que tous vont visiter en jeep.

Nous, on pique le bon plan de Lili et Ale. On ne mettra pas le pied dans une agence pour touristes aux poches pleines de dollars, mais on grimpera dans le bus des "papachos", comme le dit en riant Lili. Le village d'Uyuni se trouve au Sud-Est du Salar, et au Nord-Ouest du Salar se trouve celui de Llica. Il y a un bus que prennent les locaux pour se rendre d'un village a l'autre, la plupart venant faire leurs courses a Uyuni, plus grand que Llica. Au beau milieu du Salar, il y a une ile, La Isla Incahuasi, ou l'Ile des Cactus, et il suffit de demander au chauffeur qu'il devie un peu son itineraire pour nous poser devant. Nous voila donc tous les quatre, compagnons d'aventure, en route pour le Salar d'Uyuni!

jeudi 25 septembre 2008

Lago Uru-Uru



Fuyant la folie urbaine sud americaine, on decide d'aller camper au bord du Lac Uru-Uru, proche d'Oruro. Apres plusieurs mauvaises indications (mais c'est gentil quand meme), on trouve la rue d'ou part le bus pour Machacamarca, au Sud d'Oruro. On embarque avec les papachos et les mamachos de la campagne pour ce petit bled dont le nom nous pose quelques problemes au debut. Camacharca? Maracharcama? Mamaracarcha? Essayez, vous verrez. Don Simon, un pepe rencontre dans le bus, nous envoie au musee ferroviaire qui consiste en un tour dans la vieille gare abandonnee, et nous dit qu'en marchant tout droit vers le soleil couchant, on arrivera vite au lac! Faut croire que les boliviens ne sont pas presses, on arrive au lac apres deux heures de marche. Tout autour de Machacamarca, le paysage est desolant, c'est une belle decharge publique de bouteilles et canettes vides et de liquides chimiques qui donnent a la terre une sale couleur orangee. Assez desolant, mais assez vite on sort de tout ca pour rentrer dans la steppe de l'altiplano, se piquant les jambes sur l'herbe jaune (parce que bien sur, on a pas trouve le chemin. Peut etre pour ca qu'on a mis deux heures, d'ailleurs). Bref, on arrive au bord du lac et plante la tente a cote d'une espece de ruine qu'on distingue dans le noir, sans savoir qu'elle restera plantee la une bonne semaine.

Au reveil, on prends connaissance des environs. Le lac a l'Ouest, Machacamarca a l'Est, Oruro au Nord (dont on voit les lumieres la nuit) et au Sud, l'altiplano. On ne peut pas se baigner dans le lac, le fond etant constitue d'une espece de boue noiratre et collante, et il faut marcher quelques 500 metres pour arriver a une profondeur minime. Les pecheurs arrivent tot le matin en velo, de Machacamarca, et passent la journee entiere sur leurs barques, dans une tranquillite sereine, caches au milieu des joncs. Ils pechent des petits poissons que leurs femmes vont ensuite vendre a Oruro. L'un d'eux, curieux, vient nous parler, et nous offre de l'eau et du pain pour nous eviter un aller retour au village.

Je crois que c'est le deuxieme jour qu'on rencontre Doña Cristina. Comme tous les jours, elle sort ses moutons, mais ce jour la sera different, parce qu'on l'invite a s'asseoir avec nous. Doña Cristina est nee et a passe son enfance pres d'ici, dans une maison un peu a droite de la colline, la bas. Son pere meurt frappe la foudre, un soir qu'il se rends au village pour inscrire ses filles a l'ecole. Elle et ses six soeurs restent alors a la maison, pour aider leur mere avec les vaches, les moutons et les lamas. Se mariant chacune a son tour, les filles quittent la maison et la campagne. Doña Cristina part vivre a Oruro avec son mari, travaillant comme cuisiniere. Il y a trois ans, quand est mort son mari, elle a decide de revenir a la campagne et s'est achete une trentaine de moutons. Aujourd'hui, elle a plus de deux cent moutons, et treize vaches.
Trois ans qu'elle s'occupe de son troupeau, le sortant chaque jour brouter et se desalterer. Trois ans qu'elle vit nomade, changeant de maison toutes les deux-trois semaines, quand il n'y a plus d'herbe a brouter.

Le premier jour on discute, de tout, de rien, de sa vie, de la notre, de nos pays. Le jour d'apres, elle nous invite a venir avec elle, vers les moutons qui se sont deja eloignes, se dirigeant vers le lac, pour boire un coup. On lui tient compagnie quelques heures, apprenant a faire du crochet tout en surveillant le troupeau, assis dans l'herbe rase de l'altiplano venteux, sous le soleil tapant. Pas un nuage. Pas un bruit, seulement le vent et le belement des moutons. Il faut ensuite aller tirer de l'eau au puits, pour donner a boire aux brebis. Doña Cristina reve d'une pompe et d'abreuvoirs en metal, mais comme elle change de puits une ou deux fois par mois, a quoi bon? Ce jour-la, elle peut se reposer, c'est moi qui sors l'eau du puits, et Seba se fait une joie d'aller chercher les brebis, jouant au berger avec son baton. Ce soir la, on lui ramene meme ses vaches, ca fait trois nuits qu'elles passent pres de la tente, ne rentrant pas a la maison apres avoir passe la journee entiere dans le lac a manger des joncs. Les taureaux nous font un peu peur mais a force de cris et de coups de batons par terre on arrive chez Doña Cristina sans s'etre fait manger. Les brebis sont deja dans leur enclot. Pour nous remercier, Doña Cristina nous invite a boire un mate de coca au chaud. C'est que des que le soleil se couche, le froid tombe d'un seul coup, penetrant les entrailles. On papote a la lumiere d'une bougie, dans la vieille maison que loue Doña Cristina, ou s'entasse sacs de laine, tripes de moutons et bidons de toutes tailles sous le toit de paille perce. Dehors, les chiens veillent, le belement des brebis se calme, le vent souffle fort, il va pleuvoir.

Le lendemain, Doña Cristina nous ouvre l'appetit en nous premettant un barbecue d'agneau. Pour ca, elle doit aller faire des courses a Oruro, et a besoin de quelqu'un pour lui garder les brebis. On passe donc une journee entiere tous seuls, a s'occuper du troupeau, l'emmener au puits, le rentrer dans l'enclos le soir. Le vent ne souffle pas ce jour la, la chaleur est asphixiante et l'ombre inexistante. Quand Seba va remplir les abreuvoirs, je m'occupe de lui amener le troupeau. Etre berger, ce n'est pas si simple que ca, en realite. C'est que deux cents moutons, ca s'etale sur une grande distance. Il faut faire tout le tour et les guider dans la bonne direction, et tous dans la meme direction, celle du puits. Faire attention a ne pas laisser un pauvre petit agneau tout seul loin de sa maman. Les chiens, qui se sont habitues a nous, me suivent. Seul Cual m'aide a faire le tour du troupeau. Les berbis assoiffees se bousculent pour boire un coup, belant a coeur joie. Une fois le puits devaste, on peut s'asseoir, mission accomplie. Reste maintenant a les faire rentrer dans leur enclos, mais c'est plutot facile, une fois le soleil couche, elles savent ou il faut aller dormir. On donne a manger aux chiens et a demain les amis!

Le jour suivant, le neveu de Doña Cristina vient nous chercher, nous disant que l'agneau est tue, cuisine, et pret a manger. Pas de pitie pour le pauvre choupi, ca fait tellement longtemps qu'on a pas mange aussi bien! Un vrai delice! Je lance mes chuños aux chiens qui les renient eux aussi. La patate congelee et decongelee bolivienne, de couleur noiratre, n'a pas un gout tres raffine!
On passe encore quelques jours paisibles en compagnie de Doña Cristina, plus que ravie d'avoir de la compagnie et de se reposer un peu, sans avoir a tirer l'eau du puits, a courir apres les brebis. Nous, on l'aide le sourire aux levres, profitant de l'experience et de sa gentillesse.

Quand vient le moment de partir, elle nous invite a passer la nuit et la journee suivante dans sa maison a Machacamarca, on accepte et profite de pouvoir laver des habits et nous laver nous memes, dans la cour de sa petite maison. A Machacamarca, elle a la tele, l'eau courante, l'electricite. Elle aimerait bien nous voir rester, mais la route nous appelle. On se dit aurevoir simplement, sans frous frous, tous plus reconnaissants, enrichis et heureux les uns que les autres, et sa benediction nous suit encore aujourd'hui.









PS : Les taches noires sur les photos m'embetent bien plus que vous, croyez-moi, mais je ne peut rien y faire, elles sont a l'interieur de l'objectif. A partir de maintenant, il y aura des ovnis sur presque toutes les photos, bien malheureusement... tentez d'en faire abstraction, svp.

dimanche 21 septembre 2008

Oruro


Premier reel point de chute en Bolivie : la ville d'Oruro, qui nous permet de nous plonger dans le pays. On monte dans un "mine" (transport public, mini bus) pour aller dans le centre, et la circulation folle nous fait croire trois fois qu'on va mourir, mais non, ni les deux boum dans la mine d'en face, ni la pente raide qu'on descends a vitesse folle ne nous laisseront ni un bleu. C'est dur a croire, mais les chauffeurs savent ce qu'ils font!
Arriver de nuit, ce n'est pas si mal, tout bien reflechi. On debarque en plein mileu du campero, le marche de la ville. En realite, Oruro tout entier est un marche geant. Les odeurs d'huile a frire, de transpiration et d'epices, la circulation folle, la foule agitee et compacte, le bruit des klaxons et des gens qui se bousculent et crient le prix de leurs produits, tout ca, d'un seul coup, nous laisse la, en plan, sac au dos. Vite, vite, Seba, trouvons une chambre pour poser les affaires et aller se plonger la-dedans!

De jour, la ville est exactement la meme, sauf qu'il fait jour. je prends vite gout a me perdre dans ce marche geant ou chaque rue a une specialite. Non, les fruits et les chapeaux ne se melangent pas, ici. Fruits, legumes, pain, boissons, cigarettes, chapeaux, shamppoings, meubles, outils, CDs, vetements, tissus, chaussures,viande, instruments, papiers, chacun sa rue et c'est plutot pratique, du moins quand on sait ou se trouve la rue qu'on cherche! Tout est trouvable au campero, et il y a des stands assez droles, par exemple celui-ci qui vends uniquement des chaussures de poupee barbie. Il y ceux qui ont des stands geants, et ceux qui sont la par terre avec leurs 3 kilos de carottes. Il y a ce gars aussi, qui se pose avec sa balance et pese les gens pour 50 centavos. Et ceux qui se promenet avec des DVDs ou des boucles d'oreilles et qui hurlent "2 pesos!! baratito, baratito!!" sans s'arreter. Il y a le train aussi, qui passe en plein milieu du marche deux fois par jour, son conducteur faisant coucou de la main par la fenetre. Enfin, il y a ce qu'il faut pour pouvoir se promener le sourire aux levres, sans se soucier d'avoir perdu la direction de l'hotel.

Ca fait du bien d'etre dans un nouveau pays, mine de rien. L'accent change, les gens parlent a l'envers, comme Maitre Yoda! Et puis, ils prononcent les S a la fin des mots et tout ca, mais c'est trop tard pour moi, le mauvais accent chilien, je l'ai deja! La monnaie change et le cout de la vie aussi, la Bolivie est definitivement bon marche et on se paye des restos populaires pour trois fois rien. Les gens et la mode sont bien differentes du Chili egalement. Racines indigenes pour sur, je me sens plus blanche et blonde que jamais! La Bolivie parait etre entre deux mondes, la plupart des femmes sont habillees traditionnellement, jupons a gogo, tresses longues et chapeau melon, mais beaucoup sont en jean et decollette aussi. Les jeunes achetent des piercings pendant que les plus vieux achetent des foetus de lamas seches pour pratiquer je ne sais quelle vieille sorcellerie. Le melange est interessant.







dimanche 14 septembre 2008

En route pour la Bolivie!!




Et c'est apres sept mois au Chili que je me decide enfin a traverser une frontiere... A nous la Bolivie, et tchao a mon nouveau pays d'adoption!

On quitte Iquique avec, pour changer, une direction nouvelle : l'Est! Ma chance d'auto stoppeuse jeune blonde seule avec son sac a dos s'arrete a ce moment de mon existence, mais qu'importe l'attente si on peut la partager avec un compagnon? On arrive en une apres midi a Huara, on l'on quitte cette bonne vieille Ruta 5 en direction de Colchane, village frontiere. Trois camions passent sans s'arreter et le soir tombe, c'est au km 3 qu'on plantera la tente. Le lendemain, on tends le pouce a nouveau. On nous avait dit que ce passage Chili - Bolivie n'etait pas le plus frequente et c'est bien vrai, mais en trois camionettes on arrive quand meme a quelques 100 km de Colchane. Du restaurant ou nous a laisse notre dernier sauveur, Seba va parler avec un chauffeur de camion bolivien et nous degotte un belle place a l'arriere du camion. En effet, le camion transporte des voitures d'occasion et accepte de nous faire monter dans l'une d'elles! Luxe total, on a une voiture entiere pour nous sans avoir besoin de la conduire! Defile le paysage, doucement mais surement, magnifique, montagnes colorees, rochers demesures, troupeaux de lamas et soleil couchant. Le camion nous laisse peu avant la frontiere, qu'on traverse a pied de nuit, arrivant le 29 Aout a Pisiga, en Bolivie!!

On se rappellera de notre premiere nuit en Bolivie, pour le mal de crane qui nous bouffe le cerveau, les tympans, les yeux, le cou, tout partout. Pisiga se trouve a presque 4000 metres d'altitude et il nous faut une nuit de souffrance pour nous y habituer! le manque d'air non plus n'est pas une blague et on a du mal a respirer a chaque moindre effort. Ca nous prendra deux semaines pour nous habituer entierement a l'altitude et pouvoir respirer correctement.
Pisiga, c'est tout petit et proportionnellement bien trop rempli de militaires. On part a pattes le lendemain matin, et s'arrete un autre camion qui nous fait monter dans une voiture a l'arriere! Finalement, ca a l'air commun comme moyen de transport en Bolivie. S'il y a un desavantage, c'est la lenteur du camion sur la route non pavee, qui fait qu'on arrive a Oruro, qui se trouve a un peu plus de 200 km, apres 7 heures de voyage! Sept heures donc pour profiter du paysage. L'altiplano bolivien, d'apres son nom, est haut et plat. On passe pas loin du Salar de Coipasa, blanc comme neige, et puis roule le paysage et sa platitude, jaune, rempli de lamas et ponctue de petits villages avec des maisons aux briques de boue et toits de paille. Commence le depaysement... qui jamais ne termine dans ce pays.










dimanche 31 août 2008

Iquique - La feria

(Je fais une premiere omission chronologique, car entre Pica et mon retour a Iquique je suis alle passer une petite semaine a San Pedro de Atacama, mais ayant conscience de mon retard sur mon blog, de mon manque de temps et de mon envie de vite vous parler de la Bolivie, je le fais deliberement!)



Retour a Iquique ou je retrouve Seba et m'installe avec lui dans une petite routine de deux - trois semaines. Seba va voyager avec moi mais avant, il doit finir de travailler. A Iquique commence la feria de Santiago, une foire geante, et Seba bosse comme vendeur pour le patron du stand, Luis. Luis qui, heureusement, ne passe nous voir qu'un quart d'heure tous les quatre jours! On installe le stand, la tente a l'arriere, se fabrique une petite cuisine, et voila notre premiere maison!

Une petite routine s'installe... ouverture aux alentours de midi (c'est le Chili), journee derriere le stand a vendre, beaucoup les week ends et plus tranquillement la semaine, fermeture entre minuit et deux heures, passage a la plage qui est a deux pas, pour se reposer un peu, et gros dodo... Les couple de voisins est tres sympa, et nous laisse tirer a la carabine gratis le soir avant de fermer. Meme qu'on a gagne une peluche. On se fait quelques copains et il y a toujours quelqu'un avec qui papoter un peu, que ce soit la voisine d'en face, Valeska, la bande de jeunes la bas pas trop loin, le tres sympathique Rodrigo et son stand de crepes francaises (delicieuses d'ailleurs), et bien d'autres. Il y a aussi Sergio, que Seba connait de Santiago et moi de la Tirana, qui passe tous les soirs voir si on est motive pour un ptit verre de vin sur la plage, qui est tout petit et tres drole. El Patito aussi bien sur, artisan aussi, qui ne bosse pas sur la feria mais qui passe souvent. C'est notre copain depuis Pica et on passe plusieurs soirees sur la plage avec lui, dont celle de ma demi-annee au Chili. Et puis on recoit des visites, aussi. Rique (ma copine allemande de Valparaiso) passe me voir a son retour de Bolivie, Jibe (copain francais de Valpo egalement) aussi, et passe meme une nuit "chez nous", on l'heberge sous la table du stand.

Les piercings, les courses au Santa Isabel en face, les "300 y dos por 500", le bruit, le regetton, la cumbia,la lumiere des neons, la fatigue... a la fin, ouais, on en a un peu marre de la feria, mais c'est pile a ce moment la qu'elle se termine et que la liberte s'offre a nous... On monte a La Tirana, ou habite Luis, le patron du stand, et on retourne a Pica pour oublier la feria et se reposer un peu... On plante la tente a deux metres de la cocha, au milieu des bambous, et passe deux jours a se baigner, se ballader et boire des jus de fruits exotiques!


















Apres quoi on repasse a Iquique dire aurevoir aux copains, regler quelques trucs, acheter quelques autres trucs et profiter de la ville. Iquique, j'aime beaucoup. La ville est au bord de la plage (je sais que la cote d'azur, c'est pareil, mais c'est quand meme different), Iquique a une odeur de vacances... La rue pietonne, Baquedano, est remplie de vieilles maisons coloniales en bois et de toutes les couleurs. Et au Chili, les vieux batiments, c'est plutot rare. On campe sur la plage le soir, et quel luxe d'ouvrir la tente le matin et d'avoir vue sur la mer et ses vagues. Enfin, c'est relaxant tout ca, mais nos pieds commencent a nous demanger au bout de quelques jours... Cap sur la Bolivie!









PS: J'ai change mon billet de retour, je rentre le 14 decembre!!