jeudi 28 février 2008

What next?


Je vous fais un petit briefing pour la suite des operations : L'objectif, c'est le Parc National Torres del Paine. Qui se trouve un bon millier de kms au Sud, encore. On est deja le 28 Fevrier, et avec Vera on a peu pres le meme "timing" a respecter. A la mi Mars, il faut que je sois de retour vers Santiago, chez Louis. Je n'ai encore aucune idee de comment je vais rentrer, mais ca c'est pas grave. Le truc, c'est qu'a Torres del Paine, on va y passer entre 4 et 5 jours, a randonner. Et avant, on aimerait s'arreter a El Calfate, pour randonner jusqu'au glacier El Perito Moreno. Bien. On est arrive a la conclusion qu'on ne peut pas aller jusqu'a Torres del Paine en stop, c'est trop aleatoire. je crois qu'on va aller jusqu'a Chile Chico en stop, ou on va traverser en Argentine. On est oblige de passer par l'Argentine pour y aller, il n'y a tout simplement pas de route cote Chili. On a donc commence a faire des plans, a s'imposer des dates limites, ce qui nous frustre autant l'une que l'autre. Quelle horreur! On aimerait tellement descendre en stop tranquillement jusqu'a Villa O'Higgins, et puis faire notre chemin jusqu'a Torres del Paine, et puis descendre meme jusqu'a Ushuaia...!! J'ai decide de considerer ce voyage en Patagonie comme un voyage numero 1... je reviendrais avec mes reves en tete une autre fois! Surtout, ne pas se stresser a propos du temps, c'est le plus important. Just ENJOY.
Je ne sais pas si Noam va continuer avec nous, par contre... Il a tout son temps devant lui, ca va devenir frutrant pour lui s'il nous suit, je pense... Il a d'autres plans en tete. On verra bien. Il est la jusqu'en Novembre, je le reverrais surement a un autre moment de mon voyage.
Voila, je vous enverrais de nouvelles certainement apres Torres del Paine, donc ne vous iquietez pas si e ne donne pas signe de vie pendant une semaine, une semaine et demi...

Coyhaique



Destination revee pour le soir : Coyhaique! Un pick up nous prends et on fait de la place pour Esteban et Jocelyn (decidement!), qu'on trouve un peu plus loin sur la route. Notre conducteur nous pose a l'embranchement de la route pour Puerto Cisnes. Plus on descends au Sud, plus le paysage est impressionant, et la route ce jour la est un vrai bonheur. Elle zigzague dans la caillasse, au milieu des montagnes aux sommets enneiges.

Meme probleme, 5 personnes c'est trop pour faire du stop ensemble alors on souhaite bonne chance a nos amis et va un peu plus loin. A nous d'etre sympa, cette fois. On attends plusieurs heures avant de remarquer qu'il y a un village a 4 kms. Hop, c'est parti! Surprise, Piedra del Gato n'est pas un village, mais un pont. Une voiture nous dit (si si, les voitures parlent au Chili) que le prochain bled est a 50 kms et la prochaine maison a une dizaine de kms. Il est deja 7 heures, on se decide a chercher un coin pour camper, resolus a manger nos dernieres provisions : 2 soupes. Mais un pick up s'arrete et nous fait signe de monter derriere (parce que bien sur, en plus de parler, les voitures font des signes). Yes! Honey Day today, finally! En plus, ils vont jusqu'a Coyhaique!




On se prends un peu de pluie sur la gueule mais la route, cette fois ci, est plus belle que jamais. Je ne m'imaginais pas la Patagonie aussi impressionante, vraiment. Montagnes enneigees, vallees profondes, rivieres d'un bleu incroyablement bleu, fermes isolees... Elles semblent tellement minuscules au milieu d'un tel decor! L'idee que je me faisais de la Patagonie : une minuscule ferme en bois sur un terrain tout plat tout jaune, au pied d'une immense montagne. Et bien m'y voila! Sauf que c'est 10 fois plus impresionnant que le tableau que je me faisais! Et les photos... elles ne peuvent pas montrer a quel point c'est sublime...


Coyhaique, c'est grand. 45 000 habitants, je crois. C'est le plus grand rassemblement de maisons en Patagonie. Ca fait bizarre, une partie de la route pour arriver ici etait pavee. Ca fait bizarre de marcher sur un trottoir en beton, aussi. Et de voir des banques, et des vrais supermercados. On touve un hospedaje camping, lit et douche chaude, quel luxe! On se fait un brunch enOOOrme ce matin, un vrai regal apres plusieurs jours de pain, soupe et riz! Mais des qu'on peut, on se fait des vrais repas aussi, vous inquietez pas. On fait des sauces aux legumes (Vera est vegetarienne)pour nos pates et tout ca. Au camping de Futaleufu, on s'est fait un giga asado (=barbecue) avec nos voisins de tente aussi.
Note : Certaines photos sont de Vera, ou de moi avec l'appareil de Vera, parce que mes piles etaient mortes ces 2 derniers jours. T'as vu Maman, j'ai meme mis des photos de moi.

Parque Queulat



En hebreu, ils disent "one day honey, one day onion". Personellement, meme si certains jours on n'a pas de chance avec le stop, je considere que toutes mes journees ici sont du pur honey.
Ce jour la, on arrive jusqu'au Parque Nacional Queulat, ou l'on voulait aller, grace a Rodrigo et Pancha, pere et fils en vacances de peche. "La peche a la mouche? C'est un Art", disent ils. Je pense a Jah, qui serait aux anges avec tous les saumons et autres poiscailles qu'il y a dans le coin.
On passe La Junta, ou on achete du pain, faute de supermercado ouvert. Et des empanadas aussi, je ne vous ai pa parle des empanadas? Miam Miam, c'est un espece de beignet, frit ou non, avec n'importe quoi dedans, il y en a a la viande, au fromage, a la pomme, etc...
On passe aussi Puyuhuapi, village colonise par des allemands. Avec les noms des ponts, des bars, des hotels, Vera se sent chez elle. C'est pas genial tous ces noms, Puyuhuapi, Futaleufu? J'adore! Enfin, une vingtaine de kms apres Puyuhuapi, c'est l'entree du Parque Nacional Queulat, dont la principale attraction est le Ventisquero Colgante, un glacier. On paye nos 3000 pesos d'entree (vous savez que les chiliens ne payent que 1500 pesos? Ils devraient faire un tarif different pour les jeunes mochilleros et les vieux touristes, non? Je proposerais ca au prochain parc national, tiens.) et on installe notre campement. On a meme une salle a manger perso! Un abri, quoi, avec une table dessous. Et une douche qui, j'en suis certaine, vient directement du glacier! La pire douche que j'ai jamais pris de toute ma vie, serieux! Mais, sans vouloir dire qu'on se douche jamais, j'en avais bien besoin!


L'apres midi (et oui, cette fois on a pas passe toute la journee a faire du stop!), on se ballade et la Laguna qui provient du glacier. Autant vous dire que je ne m'y baignerais pas! Et qui est ce qui debarque? Esteban et Jocelyn! Tous deux ont un objectif specifique mais je vous en parlerais plus tard, je dois d'abord me renseigner sur leur cause. Sur le chemin du retour Estaban et moi crapahutons un peu sur les rochers (je croisque c'et une de mes choses preferees dans la vie, ans rire) et on escalade un enooooorme rocher duquel on a une magnifiiiiique vue sur le magnifiiiiiique coucher de soleil!










Le lendemain matin, on marche jusqu'au glacier. Enfin, pas jusqu'au glacier, jusqu'a un endroit d'ou l'on voit le glacier. La marche est sublime, et on s'accorde pour garder un peu de distance les un des autres. Avec Vera, on a besoin d'un peu de solitude. Et j'aime tellement marcher toute seule... de plus, la foret, avec la lumiere matinale, est magnifique. Une vraie jungle, dommage, je n'ai pas de photos. Apres Peter Pan, j'ai l'impression d'etre dans Tarzan. Je suis desolee si mon imaginaire a ete formate par Disney, mais ca ne m'etonnerais meme pas si un singe passait en liane au dessus de ma tete. Plus que tout, ca sent bon. On se retrouve au point de vue. Un glacier, c'est super beau. C'est mon premier glacier. C'est bleu. Et bruyant. On entends la glace craquer, ca fait le bruit d'un avion. Les cascades tombent dans un premier petit lac qui est ensuite suivi d'un plus grand. C'est chouette, et le soleil brille. Je ferais bien la sieste. Petite info ecolo, en 1870, le glacier se trouvait a 200 metres au dessus du niveau de la mer et aujourd'hui, il est a 7800 metres au dessus du niveau de la mer.


In the middle of nowhere



Voila ou nous a laisse ce cher camion : nulle part. Au milieu de rien. Genial! Et ce n'est pas un genial ironique hein, c'est un vrai de vrai! Parce que ce nulle part, il est magnifique.
Dans le camion : Esteban et Jocelyn, qu'on recroisera environ une fois par jour par la suite. Et trois autres chiliens : Xavier, Chino et Wilson. Esteban et Jocelyn montent derriere l'unique pick up qui passe, et nous cinq cherchons un endroit ou planter nos tentes. On trouve un coin super, a cote d'une riviere glacee ou quelques uns sont assez courageux pour piquer une tete (pas moi, par exemple). Nos trois compagnons se trimballent avec du materiel d'escalade et on decide de descendre du pont. Comme ca, hop, on descends le pont en rappel! S'en suit une bone soiree a jouer aux cartes. Les memes cartes que pour la Skopa, mais je connais un autre jeu maintenant! Et leur Skopa est differente aussi, il faut aditionner la somme de 15 pour pouvoir prendre des cartes. Je vous expliquerais un jour.







Le lendemain matin, tot (enfin, a 10 heures et demi), on se separe, parce que personne ne s'arretera pour 6 personnes. Ils vont redescendre du pont, leur maniere de nous laisser passer devant. C'est sympa.
On est arrive a une conclusion : Dimanche ou pas, il n'y a pas de voitures. Enfin, vraiment tres peu. C'est ca, la Carreterra Austral!

Haciendo el dedo



Hacer el dedo = litterallement, faire du doigt. Traduction : faire du stop.
Ca nous va bien comme moyen de transport, alors on decide de descendre la Carreterra Ausral en stop. Je sais pas si j'ai deja parle dela Carreterra Austral et comme j'ai la flemme de me relire, je (peut etre) re explique. Carreterra veut dire route, et la Carreterra Austral est la route qui va de Puerto Montt jusqu'a Villa O'Higgins, beaucoup beaucoup de kms au Sud. Cette "autoroute du Sud" est plutot recente et c'est la seule route qui descends au Sud du Chili. Pour de vrais mochilleros (mochilla = sac a dos, donc mochillero = backpacker en anglais, je ne sais pas s'il y a un mot en fancais mais tout le monde a compris le sens), que nous sommes, la meilleure maniere de la parcourir est en stop.

Futaleufu n'est pas sur la Carreterra Austral, il faut donc qu'on la rejoigne avant de continuer vers le Sud. C'est dimanche, les chiliens nous ont averti qu'on aura peut-etre pas beaucoup de chance. Et bien... en effet. Deja que sur la Carreterra Austral, il y a peu de voitures, ici, c'est pire. Et c'est dimanche. Resultat : en 7 heurs d'attente, grace a deux pick up, on avance de... 12 kms! Mais malgre tout, quelle belle journee! On papote, on joue au cartes, on ecrit, on lit, on rigole, on se repose, on fait des jeux debiles... un vrai Dimanche, en fin de compte!
Le soir on marche jusqu'a un camping au bord du Lago Espolon, ou nous attends encore une bonne soiree tranquillou.

Le lendemain, on decide de marcher. Le probleme, c'est que le sac de Vera et gros, et celui de Noam enorme. Et ils ont tous les deux un autre petit sac a dos sur le ventre. On dirait des tortues! Du coup, on ne peux pas marcher toute le journee. Je suis bien contente d'avoir fait attention en faisant mon sac, meme avec la tente (un jour sur deux, logique) je pourrais marcher toute la journee. Enfin, finalement, une camionette nous ramene sur la Carreterra Austral, a Villa Santa Lucia. Il y a deja un peu plus de voitures, et on ne tarde pas a monter dans un camion. Ou il y a deja 5 autres mochilleros!

samedi 23 février 2008

Hasta Futaleufu

Le soir, en rentrant du parc, on essaye de faire du stop juste maniere de descendre un peu au Sud, mais il est deja trop tard, pas de voitures... Tant pis, on retourne a l'hotel et cette nuit la, on campe! (moins cher) J'ai de la chance mine de rien, parce que Vera a une tente 3 places. On rencontre un jeune couple chilien qvec qui on s'entends super bien. Du coup, on va sur la plage et j'ouvre la bouteille que Louis m'avait donne avant de partir! Il manque plus qu'un feu de camp!


Le lendemain matin, nous revoila a la sortie de Chaiten, sur le meme trottoir, le pouce en l'air. On a decide de descendre la Carreterra Austral en stop, parce que c'est plus drole et que le bus, c'est trop cher. La Carreterra Austral, c'est la route qui va de Puerto Montt jusqu'a Villa O'Higgins, beaucoup de kms au Sud.


Noam nous rejoins sur le trottoir, et decide de venir avec nous jusqu'a Futaleufu, notre destination. Il faut sortir de la Carreterra Austral mais on a bien envie d'y aller, parce qu'il y passe la Rio Futaleufu, "El Futa" pour les intimes, riviere tres reputee pour les sports d'eau genre kayak et rafting etc. Un pick up s'arrete et va jusqu'a Futaleufu, parfait! On fait un aller retour a Palena avant, parce qu'ils ont un truc a chercher. De l'arriere du pick up, on a une vue magnifique, on pouvait pas rever mieux!






La Carreterra Austral... ce n'est pas un mythe. Les paysages sont grandioses, lacs montagnes, rivieres, forets, on en prends plein les yeux! Chiloe, c'etait sympa, vraiment, mais la... That's what I came for! Je suis enfin en Patagonie! Et quand je pense que le Sud est encore plus impressionant... Ca me fait tourner la tete!







Mes deux compagnons de voyage :






Apres 7 heures de voyage, on arrive a Futaleufu (le nom est genial, non? J'adore!) couverts de poussiere!! Qui a cru que la Carreterra Austral etait goudronnee? On va planter nos tentes dans un camping pres de la riviere, et on pique meme une tete malgre la temperature de l'eau! On fait des courses pour se rechauffer, mais je perds tout le temps. Le camping est sympa, tenu par un couple genial avec qui tu pourrais discuter pendant une nuit entiere, Cathy. Meme qu'ils habitent dans un tipi. On passe une super soiree, on s'entends vraiment bien tous les trois. Noam est israelien, il vient de finir ses 3 ans d'armee... Ca fait peur. Il a un sac enorme (tout le monde est jaloux de mon mini sac) et il est au top du top de la preparation pour le camping. Je ne sais pas s'il va venir avec nous jusqu'a Torres del Paine, on verra bien...

Aujourd'hui, Vera et Noam sont alle faire du rafting! Moi, je n'avais pas envie de mettre 40 000 pesos dedans, alors j'ai pris un day off, ce qui, reellement, m'enchante. J'ai eu le temps de mettre mon blog a jour, je vais pouvoir ecrire un peu, lire, me reposer au bord de la riviere... je n'ai vraiment aucun regret a ne pas etre alle avec eux. Ca me fait du bien de me retrouver toute seule un peu, et j'ai vraiment besoin d'ecrire tranquillou...

Et bien voila, plus qu'a mettre quelques photos et je suis a jour! Dis donc ca m'a pris 3 heures quand meme... Ca me fait plaisir! Mais je parle peu de moi. Je vais bien, vraiment bien. Je suis un peu fatiguee mais tellement heureuse... Je suis en Patagonie, les gars! J'ai deja un peu bronze, mon nez est redevenu de couleur normale (il est reste rouge pensant un ptit bout de temps) et j'ai la marque de mes sandales. Il fait super super beau, le soleil est vraiment fort. La region est magnifique. Je suis seulement a quelques kms de la frontiere argentine. Demain on retourne sur la Carreterra Austral, heading South... pour de nouvelles aventures chocolatees! Ah oui aussi, je fais des vraies phrases en espagnol maintenant, avec des verbes conjugues et tout ca! J'arrive meme a conjuguer au passe sans trop me tromper! Miles de besos, je pense que la prochaine fois que je pourrais donner des nouvelles ce sera a Coyhaique mais je ne sais pas du tout quand j'y serais... A bientot!

Parque Pumallin


Le lendemain, on decide d'aller au Parc Naturel Pumallin, quelques 45 kms au Nord de Chaiten. C'est un des plus grands parcs prives au monde, achete par un millionaire americain. La philosophie du parc me plait, parce que c'est un grand projet de protection de l'environnement, et qu'il y a des cultures biologiques a l'interieur du parc, legumes et miel par exemple. C'est bien pour faire profiter les populations environnantes. Le pire, c'est que ce monsieur americain, qui a des projets similaires en Argentine, est plutot mal vu par les locaux. Ils voient ses projets comme une intrusion sur leur territoire. Alors que le but est de proteger leur territoire...
On part en stop malgre les recommandations des locaux, qui nous disent qu'il n'y a que tres peu de voitures qui empruntent cette route. Mais on a de la chance!! On fait deux ballades (il n'y a pas de trek plus long). La premiere dans une foret d'alerces. L'alerce est un arbre local qui vit tres longtemps, et a la fin de la ballade, il y a un alerce de 4000 ans. Immense! ce qui est immense, c'est l'histoire qu'il contient.

La deuxieme ballade est trop belle, dans une foret tropicale temperee, ca monte ca monte jusqu'a plusieurs cascades. La foret est magnifique, le sentier tres bien entretenu, l'odeur enivrante... J'ai l'impression d'etre dans Peter Pan! C'est exactement l'idee que je me fais du Pays Imaginaire...! Ca fait du bien de marcher un peu. Avec vera, on s'entends vraiment bien. Je suis contente de pouvoir parler en anglais aussi. On chante, on rigole, on partage... Je ne crois pas qu'on ai concretement decide de faire route ensemble, on est juste devenu compagnons de voyage.

Un gorro de lana


Un gorro de lana
Te mande a tejer
Por el crudo invierno
Que vino a caer
Tu me lo tegiste
Con poca pasion
Se destino, se destino
Por la lluvia que cayo
Se destino, se destino
Igual que tu cariño

¡Tan tan!


Chanson chilienne populaire, enseignee par 3 amis chiliens ici representes, futurs chanteurs celebres a travers le monde.

Back on the main land


Tot le matin, je prends un bus pour Quellon, a l'extreme Sud de l'ile, ou je vais prendre le ferry. En fait, je prends un bus a 9 heures, mais pour un chilien, 9 heures, c'est tot. Le Chili se reveille vers 11 heures seulement. Difficile de trouver une boulangerie ouverte avant 10 heures, par exemple. Il faut se faire au rythme de vie.
Le ferry dure 5-6 heures, et est rempli de touristes. C'est drole, mais avant ce moment la, je n'ai rencontre que tres peu d'etrangers. Il y a plus de voyageurs locaux a Chiloe, mais la, je me dirige vers la Patagonie... destination tres touristique, malgre tout.
Malheureusement, il ne fait pas beau pendant le voyage. Heureusement, je rencontre Vera. Vera est allemande, a 28 ans mais en parait 24. Elle a etudie en janvier a Santiago et maintenant elle voyage. On a les memes envies, les memes reves un peu aussi, et la meme destination... On rencontre beaucoup d'autres gens sur le ferry, et on va tous dormir dans le meme hospedaje-camping a Chaiten. Ou l'on rencontre encore d'autres gens, et encore d'autres... S'en suit une bonne, tres bonne soiree au pub... Et une nuit un peu trop courte!

En route pour Castro



Le lendemain, on part pour Dalcahue, toujours plus au Sud, qui, parait-il, est tres charmant. Mais Shayah a envie de prendre un ferry direct pour l'ile de Quinchao, alors on decide de lui passer son petit caprice. On s'arretera bien a Dalcahue au retour. Le ferry dure 5 minutes, je me demande pourquoi ils ne font pas un pont. Je crois que la presidente leur a promis. Enfin, elle avait aussi promis un pont entre le main land et l'ile de Chiloe, mais une fois au pouvoir, a declare que ce serait trop cher... Tu m'etonnes, c'est que ce voyage la, en ferry, dure une demi heure. Mais du coup, quelques habitants de Chiloe militent pour l'avoir, leur pont. Je crois qu'ils veulent en finir avec leur passe d'isolement.

On file jusqu'a Achao, le centre de l'ile. Pendant que Shayah se cherche un hospedaje, avec Rodolfo, on va planter sa tente dans un camping super lindo. Les campings sont plein de jeunes chiliens. En fait, Chiloe est pleine de jeunes chiliens mochilleros (backpackers). C'est qu'en Patagonie, les prix sont plus eleves, alors beaucoup beaucoup viennent a Chiloe, destination phare pour les jeunes chiliens en vacances, avant de retourner a l'universite en Mars.

Il y a une fete du village a Achao ce soir la. C'est drole, mais la musique est un peu... drole. Disons drole.

L'eglise d'Achao est tres belle. Toute en bois, pour me repeter un peu. Vous savez que toutes les eglises de Chiloe sont classees patrimoines de l'humanite?

Le lendemain matin, changement de plan, pour deux raisons. Shayah doit retourner tres vite a Puerto Montt et moi, je dois aller a Quemchi ou, j'espere, j'ai laisse mes trucs d'appareil photo. J'accompagne Shayah au bus et retourne au camping, ranger la tente et tout ca. On fait du stop (ON, pas toute seule, note bien Maman) jusqu'a Castro. C'est le fou le nombre de jeunes qui font du stop sur cette ile! Heureusement, tout le monde a un pick up, et tous ceux qui ont un pick up s'arretent.

A Castro, je dis donc aurevoir a Rodolfo, mais je le reverrais a Santiago des que j'y repasserais. Vous savez quoi? C'est super de voyager avec un poete...

Je fais un aller retour a Quemchi (qu'est ce que je n'aime pas retourner en arriere...) ou, OUF, je retrouve mes affaires! Youpi tralala, me revoila partie! Je passe la nuiot a Castro mais il est deja tard, et je pars tot le lendemain matin, alors je ne suis que de passage dans la capitale de Chiloe. Je vais quand meme voir la cathedrale, qui est impressionante. Desole, pas de photos. Derniere nuit sur Chiloe pour moi!

Journee en mer

Le lendemain, Paulina s'en va, elle doit retourner en vacances avec sa famille. En se promenant sur la plage avec Shayah, on rencontre Rafael, qui nous propose une ballade en barque l'apres midi meme. A trois heures, on enfile nos gilets de sauvetage et on embarque a bord de Radal, dont il prends grand soin. Rafael habite a Tenaun depuis une dizaine d'annees, il s'est installe ici avec sa femme en quete de tranquillite, et maintenant, il peche.




Tenaun est bien situe pour explorer les petites iles alentour. Radal ne va pas tres vite, on a bien le temps de se remplir les yeux. J'adore la mer, les vagues, le sel, et en plus il fait beau aujourd'hui. Quel bonheur! On pars en direction de l'ile de Mechuque, et on s'arrete dans le village de Mechuque. Meme le pont s'appelle Mechuque. Mechuque village est encore plus petit que Tenaun, et tres charmant. Les maisons sont construites sur pilotis, a cause de la maree montante. Il n'y a personne dans les rues. Le village degage vraiment une atmosphere speciale... Shayah a deja envie d'acheter une maison pour sa retraite!

Rafael nous propose quelque chose d'inedit : faire le tour de l'ile. De l'autre cote de Mechuque village, il n'y a rien ni personne, la cote n'est pas habitable. On passe devant quelques iles desertes et d'autres tres petites avec une seule maison dessus... Quel pied, je sais ou aller si je veux de la tranquillite... remarque, a ce niveau la, c'est plus de l'isolement que de la tranquillite...






Sur le retour, on s'arrete dans un village un peu plus au Nord de Tenaun, Quicavi. Le centre mystique de l'ile de Chiloe, ou, selon la legende, se tenaient des reunions de sorcellerie dans des grottes pas encore trouvees... Mais la seule "bruja" (= sorciere) qu'on rencontre, c'est un bateau...


De Quicavi a Tenaun, c'est bibi qui prends la barre!! C'est moi qui dirige le bateau-euh!!! Je nous ai pas fait echouer, ouf! Mais vous savez que ca fait mal au bras? En attendant, j'adore! "Capitan Lola"! Rafael, comme de nombreux chiliens, a du mal a prononcer mon prenom, alors mon surnom ici, c'est Lola. Ca me plait.
On rentre a la nuit, creves, les visage brule par le soleil et le sel, mais un sourire jusqu'aux oreilles! Voila une nuit bien meritee...

Primeros compañeros de viaje

Je vais tranquillement dans ma chambre ce soir la, et je tombe sur un francais, Shayah. "Viens, viens, je vais te presenter mes amis avec qui je voayge, ils sont au camping". Shayah a la quarantaine et voyage avec deux jeunes chiliens qu'il a rencontre a Santiago dans des cours d'art, Rodolfo et Paulina. Ils ont 19 ans tous les deux et sont tres interessants. Rodolfo, poete trotskiste, apprends le francais depuis peu, et se promene toujours avec un recueil d'Andre Breton. On se fait une tortilla et ils m'invitent a les suivre le lendemain, ils vont un peu plus au Sud, a Tenaun, un petit village de pecheurs.


Tenaun, c'est tout petit. Une cinquantaine d'habitants, 80% de pecheurs. L'eglise est d'un bleu vif, elle tranche avec le paysage et les maisons du village, on ne voit qu'elle.