mardi 26 août 2008

La Tirana

Je ne m'attarde pas a Iquique, car si j'ai trace si vite au Nord, c'est pour assister a la renomee fete de La Tirana. La plus grande fete du pays attire une foule hallucinante de croyants et le petit village perdu en plein desert de La Tirana, sans grand interet a toute autre epoque de l'annee, voit son nombre d'habitants se multiplier de maniere incalculable.

Moi, je debarque en bus avec un estonien que je perds rapidement de vue mais par chance, je tombe sur Andrea et Oscar, rencontres la veille sur la plage d'Iquique, et vais planter ma tente a cote de la leur. Ils sont chiliens et voyagent avec leur petit Nico de 4 ans, vivant de leur artisanat. Grace a eux je peux m'incruster dans ce cercle d'artisans hippies chiliens. Tous se connaissent, se croisant et se recroisant sur les routes au fil des annees. Tous m'accueillent a bras ouverts, c'est pas souvent qu'on peut papoter avec une gringa. Image dont je n'arriverait pas a me defaire entierement, mais assez vite je passe de La Gringa a La Lore.

Macrame (fils de couleurs pour faire des tresses, bracelets, etc), alambre (fil de fer, cuivre ou argente), parcet (pate a modeler qui durcit, genre argile), bois, cuir, bien que la plupart des artisans sait jouer de tous les instruments, chacun a sa specialite. Certains ont des stands, d'autres se promenent avec leur stand mobile et se posent un peu ou ils veulent, vendant bracelets, colliers, pierres, pipes, boucles d'oreilles, porte encens, pics a cheveux et tout type de creation. Oscar m'apprends differents noeuds pour le macrame, Armando m'apprends a me servir d'un alicate (pince pour travailler l'alambre), et je fais des pics a cheveux avec Andrea.

Notre petit campement, avec Oscar et Andrea, est miteux et poussiereux mais on y est bien. Nico adopte assez vite mes genoux et je joue beaucoup avec lui. J'ai eu de la chance de tomber sur Oscar et Andrea. Le reste des hippies vivent plus de vin et de marijuana que d'amour et d'eau fraiche et poussent les limites assez loin parfois, mais eux, ils ont Nico et sont tranquilles. L'amitie pointe son nez entre Andrea et moi et je fait vite partie de la famille.

Les jours a La Tirana passent entre cette petite vie avec les amis et la fete de La Tirana. Une fete religieuse en Amerique du Sud, je peux vous l'assurer, c'est pas les conscrits de Villie-Morgon. C'est une semaine complete de FIESTA. L'immense Plaza de Armas, face a l'eglise, est pleine a craquer de gens, de musique, de couleurs et de sourires. de jour ou de nuit, on mets trois ans a faire 100 metres mais qu'importe, puisque dans chaque recoin on peut se regaler les yeux et les oreilles. Les groupes de danseurs pullullent, les costumes sont sublimes, les masques gigantesques et magnifiques, les musiciens soufflent et tapent sur leurs tambours de toutes leurs forces, les folles choregraphies nous entrainent. La Tirana vibre toute entiere, et mon coeur avec elle.

Le 16 Aout a minuit, le calme se fait a une rapidite qui me laisse perplexe. La grande messe de La Tirana commence. Car c'est pour cela que cette fete a vu le jour,c'est pour cela que tout le monde danse a coeur perdu, c'est pour cela que certains fideles arrivent plein de larmes et de poussiere, se trainant ventre a terre jusqu'a l'eglise. C'est pour celebrer la Virgen del Carmen qui est aparrue il y a longtemps deja a l'endroit precis ou trone aujourd'hui sa statue, c'est pour celebrer Jesus, Marie, Dieu et sa grandeur. La foi qui emplie l'air ne m'atteindra pas mais a aucun moment je n'oublie que je suis au centre d'une fete religieuse.

Tout est tellement indescriptible que je ne m'etendrais pas plus et vous laisse avec les photos qui ne peuvent pas elles non plus vous faire vous rendre compte de ce que c'est que la Fiesta de La Tirana. La maniere dont tout ce qui t'entoure te prends les tripes et te remplit de bonheur, il faut le vivre.












































1 commentaire:

Marylene a dit…

C'est tellement beau, et il y a tellement de couleurs...Fete religieuse ou pas, t'as du kiffer!